Votre couple bat de l’aile et vous songez de plus en plus à quitter votre partenaire. Problème : vous avez un (ou plusieurs) enfant(s). Si une séparation est toujours difficile, c’est encore plus compliqué quand on a des enfants ! Cela signifie en effet que vous allez devenir maman solo, et devrez vous occuper de vos enfants seule au quotidien pendant une période plus ou moins longue. Une situation qui peut faire peur et vous faire hésiter à rompre avec votre conjoint. Si vous vous demandez encore si vous devez partir ou rester, voici les questions que vous devez vous poser et les points auxquels vous devez réfléchir.
1. Pourquoi souhaitez-vous vous séparer ?
Il arrive qu’on veuille se séparer pour les « mauvaises » raisons. En effet, aujourd’hui, le couple est surinvesti. On attend trop de l’autre, on en attend tout : qu’il nous comprenne, qu’il nous réconforte, qu’il nous rende heureuse, qu’il donne un sens à notre vie, qu’il répare nos blessures, comble nos manques, etc. Ce qui est mission impossible pour quiconque et fait porter à l’autre une lourde charge ! Si on n’est pas heureuse dans une relation, il faut se demander si c’est vraiment à cause de l’autre ou si c’est parce qu’on se victimise et qu’on ne prend pas la responsabilité de son bonheur. Sera-t-on vraiment plus heureuse quand on sera seule ? La cause de notre mal-être peut ne rien à voir avec son partenaire et être due à quelque chose de plus profond (un travail qui ne nous plaît plus, des problèmes d’estime de soi, etc.).
Voici de bonnes raisons de se séparer :
– l’autre est violent, que ce soit physiquement ou verbalement (insultes, critiques, reproches incessants…)
– on n’éprouve plus de sentiments pour lui
– on n’a plus de projets communs pour l’avenir
– l’autre nous tire vers le bas
2. Quels seront les impacts financiers de la séparation ?
Un divorce coûte cher et entraîne une baisse du train de vie. Si vous n’étiez pas mariés, vivre séparément engendre tout de même plus de frais qu’une vie à deux (achat d’une voiture, absence d’économies d’échelle, frais de garde, etc.). Il y aura donc une baisse du niveau de vie inévitable. Les mamans solos sont réputées avoir peu de ressources. Aussi est-il important d’anticiper les dépenses futures et d’établir un budget prévisionnel pour éviter de se retrouver dans le rouge et d’impacter négativement ses enfants. En cas de baisse de revenus, il faut penser à des solutions pour y pallier. Ou il faut accepter de vivre différemment, avec moins.
3. Et la question du logement ? Faudra-t-il déménager ?
En fonction de la situation, il vous sera nécessaire de déménager : pour des raisons économiques (votre logement commun a été vendu, gardé par votre ex, ou vous ne pouvez pas vous le payer seule), ou pour des raisons pratiques (vous rapprocher de votre famille, de l’école de vos enfants…). Or, un déménagement ne s’improvise pas. Cela se prépare et demande un immense investissement financier, mais aussi en termes d’énergie, d’organisation, de planification… C’est une épreuve en soi, qui cause beaucoup de stress. A voir si vous vous sentez de l’assumer, et si vous vous sentez prête à changer de cadre de vie.
4. Quel mode de garde pour les enfants ?
Souhaitez-vous la garde exclusive de vos enfants ou une garde alternée ? En fonction de votre réponse, cela aura des répercussions sur le lieu de vie des parents. En effet, en cas de garde alternée, leurs domiciles devront être proches. Le mieux est de trouver un terrain d’entente avec le papa, afin d’éviter un conflit juridique qui peut être très difficile à supporter nerveusement et nuire à vos enfants.
5. Vous sentez-vous capable de vivre seule et de tout gérer ?
Après des années de vie de couple, vivre seule peut s’avérer extrêmement pénible. A tel point que beaucoup de femmes divorcées ne le supportent pas et se remettent avec leur ex-mari, quand bien même elles étaient insatisfaites de leur vie conjugale… Si la solitude peut être difficile à vivre, il y a un autre aspect peu envié dans le statut de maman solo, c’est le fait de devoir tout gérer seule (ou presque). Devoir s’occuper de tout du jour au lendemain, sans partenaire avec qui partager les tâches, est épuisant et peut conduire au burn-out maternel (ou professionnel). Ne vous surestimez pas et réfléchissez à ce que vous êtes capable d’assumer, ayez conscience de vos limites. Il n’y a aucun mal à reconnaître qu’on ne se sent pas de taille à vivre seule. Dans ce cas, il faut en avoir conscience et faire avec. Soit en essayant de sauver son couple, soit en rompant mais en trouvant des solutions pour pouvoir déléguer et passer le relais à quelqu’un d’autre. Ce qui nous amène au 6e point…
6. Serez-vous entourée et aidée ?
Quand on est maman célibataire, même si on arrive à tout gérer, il est primordial de pouvoir souffler de temps en temps, au risque de craquer et de ne pas tenir sur le long terme (ce qui serait désastreux pour vos enfants). C’est pourquoi vous devez vous assurer que vous aurez des proches pour vous aider, vous épauler et prendre le relais de temps à autre : vos parents, vos amis, vos collègues, une nounou/baby-sitter, une femme de ménage, etc. Vous aurez parfois besoin que quelqu’un garde vos enfants une soirée ou aille les chercher à l’école parce que vous êtes encore au travail. Il vous arrivera de tomber malade… Sans le soutien de vos proches, vous finirez inévitablement par craquer, tôt ou tard. Alors, soyez réaliste et dites-vous que vous n’y arriverez pas seule, c’est humainement impossible.
7. Bénéficierez-vous d’un soutien moral ?
Il n’y a pas que l’aide en termes d’intendance et de gestion du quotidien qui est importante. Le soutien moral compte tout autant. Après un divorce ou une séparation, on passe par une période de déprime qui nous aide à faire le deuil de la relation. Durant cette phase difficile, vous aurez besoin de soutien moral, de compassion, d’encouragements, d’ondes positives… Il n’est pas rare de perdre des amis après un divorce. Entourez-vous de personnes positives qui vous tireront vers le haut. Constituez-vous un cercle d’amis et de proches bienveillants et indulgents qui sauront vous comprendre et vous réconforter lors de vos coups de blues.
8. Comment vivrez-vous le regard des autres ?
C’est une triste réalité mais les mamans solos sont encore très mal vues. La maman solo est jugée, prise en pitié parce qu’elle est célibataire ou parce qu’elle s’occupe de ses enfants seule. Au mieux, on vous trouvera courageuse, forte, « super woman ». Au pire, on sera triste pour vous (considérant que vous aurez du mal à vous en sortir). En devenant maman solo, il faut donc s’attendre à s’attirer des remarques pas toujours bienvenues, de tout le monde, généralement dites sans penser à mal, mais qui peuvent blesser, faire culpabiliser, insécuriser ou vous faire vous sentir anormale.
9. Comment vos enfants vivront-ils cette séparation ?
Il ne s’agit bien sûr pas de rester dans une relation malheureuse pour les enfants. Les enfants sont intelligents, ils comprennent tout et ne sont pas dupes de ce qui se passe entre vous et votre partenaire. Pour leur bien-être, il vaut mieux vivre séparément plutôt que se déchirer sous leurs yeux tous les jours. Cependant, sachant que la séparation de leurs parents va les fragiliser, vous pouvez essayer d’attendre une période propice pour le faire. Pas après un gros changement s’ils en ont vécu un (changement d’école, déménagement…). Choisissez un moment où vous les sentez « prêts ». Vous pouvez aussi les y préparer mentalement en opérant une transition progressive avant une séparation nette. Dans tous les cas, ne prenez pas votre décision sous le coup de l’impulsion : mûrissez votre projet de séparation pendant plusieurs mois avant de passer à l’acte. Une séparation bien préparée et anticipée sera moins difficile pour tout le monde, pour vous comme pour vos enfants.
10. Êtes-vous dans une démarche d’évolution ?
Devenir maman solo est un challenge. Pour sortir grandie de cette expérience, il faudra que vous développiez un état d’esprit constructif. Non pas être une victime qui se lamente sur son sort et accuse la vie de ce qui lui arrive mais une personne capable de se remettre en question et d’endosser la responsabilité de son bonheur et de sa vie. En gros, que vous deveniez une « célibattante ». Que vous soyez prête à faire un travail sur vous, à la fois d’introspection et d’évolution. Le développement personnel ou toute forme de travail sur son esprit et/ou son corps peut vous aider dans cette voie. Alors, êtes-vous prête à suivre ce chemin, certes semé d’embûches mais aussi d’opportunités ?